Ne consommons pas plus que de raison…
La hausse du prix de l’énergie est actuellement au cœur de toutes les préoccupations, mais qu’en est-il des locations saisonnières ? Dans ce dossier, nous vous proposons de faire le point sur la situation et nous répondons aux nombreuses questions posées par les propriétaires sur nos forums…
Sommaire
- La hausse du coût de l’énergie : un sujet anxiogène…
- Qui doit payer la consommation électrique/gaz dans une location de vacances ?
- Comment sensibiliser les vacanciers sur leur consommation et les responsabiliser ?
- Comment contrôler la consommation des vacanciers durant un séjour ?
- Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est-il obligatoire pour les meublés de tourisme ?
- Qu’en est-il de l’interdiction de louer un logement énergivore (classé G dans le DPE) ?
- Comment gérer les recharges des voitures électriques dans une location de vacances ?
La hausse du coût de l’énergie : un sujet anxiogène…
Les factures d’électricité et de gaz vont fortement augmenter en 2023, c’est une certitude, mais l’impact financier sur un séjour d’une semaine de location devrait rester “marginal”, de l’ordre de quelques dizaines d’euros. Malgré tout, ce n’est pas une raison pour s’en désintéresser… Le réchauffement climatique et le risque de pénurie d’énergie sont l’affaire de tous : propriétaires et vacanciers !
👉 Face à cette pénurie et la hausse des prix qui l’accompagne, il est important de sensibiliser les vacanciers pour qu’ils adoptent des comportements raisonnables durant leur séjour. Pour cela, dans votre livret d’accueil, il sera utile de rappeler les règles de bon sens concernant l’utilisation de vos différents appareils, mais aussi de prévoir une clause dans votre contrat de location pour éviter les abus de consommation.
Qui doit payer la consommation électrique/gaz dans une location de vacances ?
Normalement, un contrat d’électricité ou de gaz doit être au nom de l’occupant réel du lieu. Dans le cas des locations saisonnières, c’est techniquement impossible. La consommation du locataire est donc généralement payée par le propriétaire qui décide ou non de se faire rembourser par ses locataires. Cela semble tout à fait normal mais sachez que cette pratique est théoriquement interdite : En effet, la refacturation de l’électricité consommée est prohibée par la loi (décret du 23 décembre 1994 et article L331-1 du Code de l’énergie) !
Toutefois, pour les locations de meublés de tourisme (c’est-à-dire de courte durée) il est courant (sans jeux de mots 😉) de facturer l’électricité aux locataires. Pour cela deux options s’offrent aux propriétaires :
Inclure directement la consommation dans le loyer
En fonction des périodes de l’année, vous pouvez estimer le coût de l’énergie à la journée et l’inclure dans le tarif de votre nuitée. Avec l’aide du compteur Linky, ou du relevé de consommation que vous recevez, il est facile de connaître la consommation moyenne des locataires : sur une période où vous aviez des locataires, relevez la consommation et divisez-là par le nombre de jours de cette période. Vous aurez ainsi le coût de l’énergie à la nuitée, en fonction de vos saisons.
👉 Traditionnellement, dans la location saisonnière, la consommation est généralement incluse dans le loyer car c’est plus simple à gérer au quotidien. Mais avec la hausse du coût de l’énergie, une solution intermédiaire semble se développer : inclure dans votre contrat de location un forfait de consommation à ne pas dépasser.
Facturer la consommation aux vacanciers
Cela revient à faire payer aux vacanciers leur consommation réelle. Pour cela, il est nécessaire d’effectuer un relevé à leur entrée des lieux et un autre à la fin de leur séjour, sans oublier d’inclure une clause spécifique dans le contrat de location : sans cette clause, la rétrocession serait considérée comme interdite. De plus, un remboursement de consommation ne peut se faire qu’au coût réel indiqué sur votre facture, c’est-à-dire sans aucun bénéfice sur le prix au kW ni prise en charge, même partielle, de votre abonnement annuel.
Comment sensibiliser les vacanciers sur leur consommation et les responsabiliser ?
Maintenant que nous avons fait le point pour savoir qui doit payer la consommation, voyons comment sensibiliser les locataires pour qu’ils adoptent des comportements responsables durant leur séjour…
Quel propriétaire n’a jamais eu des vacanciers qui chauffent une piscine à 35° ou qui laissent le chauffage ou la climatisation à fond avec les fenêtres ouvertes ?
Ce genre de comportement ne devrait plus exister et il est normal qu’un propriétaire mette en place des solutions pour éviter ces dérives.
Comme souvent, la meilleure des solutions pour responsabiliser les vacanciers est de les impliquer financièrement, soit en leur demandant de payer leur propre consommation sur la base d’un relevé de consommation, soit en incluant dans le contrat de location un forfait de consommation raisonnable à ne pas dépasser pour “sécuriser” vos factures d’énergie.
Lors de l’état des lieux d’entrée, il est important de relever le compteur avec le vacancier et de lui rappeler de ne pas dépasser le forfait de consommation que vous aurez défini, en le sensibilisant sur les bonnes pratiques à tenir. Lors du départ, un rapide relevé de consommation permettra de vérifier avec lui qu’il n’a pas abusé du chauffage ou de la climatisation…
L’objectif est de responsabiliser les vacanciers. S’il y a un léger dépassement, il sera toujours temps de fermer les yeux pour quelques euros en indiquant adroitement au vacancier qu’il a consommé en peu plus que la moyenne des autres… 😉.
👉 Bonne pratique : Un des moyens pour responsabiliser vos vacanciers est l’utilisation d’un formulaire “Relevé de charges” tel que celui couramment utilisé dans le réseau Gîtes de France ®. Ce formulaire, renseigné à l’arrivée et au départ lors des état des lieux, peut rassembler l’ensemble des charges variables du séjour tel que :
- les consommations réelles (relevés compteur entrée/sortie) électricité, eau, gaz, bois voire fuel…
- les prestations optionnelles facturées (locations drap, linge…)
- le forfait ménage éventuel
- la taxe de séjour fonction du nombre de participants effectif
- les dépôt de garantie éventuels (caution séjour, caution animaux…) : sert aussi dans ce cas de reçu lors du versement.
👉 Pour en savoir plus sur la consommation moyenne d’un foyer, nous vous recommandons la lecture de cet article du Monde ® :
Comment contrôler la consommation des vacanciers durant un séjour ?
Le nouveau compteur Linky, devenu obligatoire, permet de connaître la consommation en temps réel depuis n’importe où, via son smartphone, à l’aide d’une application à télécharger, ou depuis son compte sur internet. C’est un outil très pratique pour connaître la consommation moyenne de vos locataires et vérifier qu’ils restent dans les clous durant leur séjour. De leur coté, les vacanciers peuvent eux aussi facilement suivre leur consommation au quotidien depuis ce fameux boitier vert/jaune qui doit rester accessible.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est-il obligatoire pour les meublés de tourisme ?
En principe, si une location saisonnière est louée plus de 120 jours cumulés/an, son propriétaire est théoriquement dans l’obligation de fournir à chaque location un certain nombre de diagnostics techniques, dont le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique)…
Un DPE est valable 10 ans et doit être refait en cas de changement de propriétaire, ou si le logement a subi des travaux. Le DPE, fourni lors de l’achat du bien, n’est donc pas transférable et doit être refait…
Qu’en est-il de l’interdiction de louer un logement énergivore (classé G dans le DPE) ?
A compter du 1er janvier 2023 en France métropolitaine, il sera interdit de louer un logement énergivore, dont la consommation d’énergie dépasse 450 kWh/m2/an, mais concernant les locations saisonnières, la réponse du ministère, publiée au J.O. du 19 avril 2022 est très claire : Aucune obligation de décence énergétique pour les meublés touristiques !
Pour justifier sa décision, la ministre du logement précise que le locataire ne peut pas être en situation de précarité énergétique lorsqu’il loue un logement de façon ponctuelle.
Malgré tout, les “passoires thermiques” sont l’affaire de tous… Il existe aujourd’hui plusieurs solutions pour améliorer la performance énergétique et cela ne pourra qu’être bénéfique sur les factures d’énergie de votre location de vacances !
Comment gérer les recharges des voitures électriques dans une location de vacances ?
Les voitures électriques se développent très vite : En 2022, 1 voiture neuve sur 4 est une électrique ou une hybride rechargeable ! Cette tendance va forcément continuer à s’amplifier avec la programmation de l’arrêt de la vente de voitures thermiques en 2035 et la hausse du prix du litre de carburant…
Ce fort développement des voitures électriques va mécaniquement obliger les vacanciers à trouver une solution pour recharger leur véhicule à leur arrivée et durant leur séjour… S’il n’existe aucune borne de recharge à proximité de leur gîte, ils ne vont pas hésiter à se brancher sur la première prise de courant qu’ils vont trouver, à l’aide de rallonges électriques au travers des fenêtres ouvertes ! Cela risque de se ressentir sur votre facture d’électricité, sans parler des risques pour votre installation électrique, car les prises domestiques classiques ne sont pas faites pour supporter une telle utilisation…
Vu la nécessité pour les vacanciers de pouvoir recharger leur voiture sur leur lieu de vacances, nous avons réalisé un dossier spécifique dédié à ce sujet :
Bonnes locations !
Benoît, au nom de l’équipe d’administration de LVP Direct.
Personnellement j’envoie un message à mes voyageurs en leur demandant de vérifier les lumières avant de partir. Vous pouvez automatiser ces messages sur Airbnb. Trop souvent j’ai retrouvé ma maison en mode Versailles, mais ce message semble assez efficace depuis que je l’ai mis en place.
Très intéressant, ce rappel. Je pratique déjà, dans un logement pour 4 personnes, un forfait à ne pas dépasser (100 kWh / semaine), et facture les dépassements éventuels au coût /kWh réel, incluant la TCFE et la TFCE (tous les tarifs dont le taux de TVA est de 20 %), si le montant est supérieur à 10 €. Et je mets le nez des locataires sur un document rappelant les bonnes pratiques d’usage de la climatisation et des radiateurs électriques.
Merci pour ce dossier fort interessant. Jusqu’à maintenant je ne regardais pas la consommation de mes locataires mais ça va changer ! L’idée d’inclure un forfait à ne pas dépasser est une excellente idée que je vais appliquer sur mes prochaines locations.
Bravo LVP pour votre travail !